La Poésie

L’Atelier Poésie

Les réunions mensuelles ont permis à chaque membre du groupe de présenter le fruit de son inspiration. Nous continuons bien sûr au premier semestre 2024.

Nous accueillerons avec plaisir celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre. Chacune ou chacun peut venir voir le fonctionnement de cet atelier en participant à une séance.

Les dates étant fixées à la fin de chaque réunion en fonction des disponibilités de salles, contactez Pierre GRUSSNER 03 84 44 65 29 ou Roland BOURDENET 03 84 43 99 91. Laisser un message en cas de non réponse avec votre numéro de téléphone

Le dernier recueil des poèmes de 2020 a été imprimé et reste disponible chez Hubert CEDOT pour la somme de 5 €. Courriel : hubert.cedot@orange.fr

 

A Joséphine Pencalet

Les bourgeois méprisants disaient : « Les Pen Sardin’ !».

Pour tout dire vous n’étiez que tendrons à leurs yeux !

Vraiment si peu de chose, enfin, pas beaucoup mieux ;

Joséphine juste bonne à trimer à l’usine.

Les femmes de ce temps restaient sans droit civiques.

Mais avec vos consœurs vous les avez bravés.

Savoir pour quel parti ce n’est pas là l’objet

Vous vous êtes alors inscrite en politique.

Vous désignant alors élue municipale

Douarnenez passa outre la république.

Les riches et la presse trouvèrent la réplique :

Un recours illico devant le tribunal.

Les hommes seuls avaient le pouvoir de voter,

On déniait aux femmes toute candidature !

La justice bien sûr retint la procédure :

Joséphine bientôt renvoyée au foyer.

Il a fallu vingt ans ! Au sortir de la guerre

La résistance enfin leur donna une voix.

Les femmes voteront pour la première fois.

Un droit de haute lutte gagné sur l’arbitraire.

De Roland Décembre 2020

Texte annonciateur du printemps :

Le temps des roucoulades

Que serait l’éveil printanier

Sans entendre les roucoulades

Dès l’aube, sous un ciel de jade

De la ” belle au sombre collier ” ?

Sur le rebord du toit, radieuse

La tourterelle fait sa cour

Au renouveau de ses amour

Par des salutations gracieuses.

L’hiver avait éteint sa voix,

Laissant sa présence sans gloire

Seule, sur les branches d’ivoire

Ou bien encor sur une croix…

Le beau prince ne tarde guère !

Fidèle au langoureux appel,

Qu’engendre le cycle éternel

De sa compagne de naguère.

Reviennent les tendres amours…

Dont le nid sobre est l’apogée

Pour deux naissances protégées

Par un dévouement de toujours.

De Claudine 2007

Pour en savoir plus sur Joséphine Pencalet (1886 – 1972) ouvrière sardinière

Sa participation à la grève victorieuse des sardinières (novembre 1924-janvier 1925) qui paralysa les usines de Douarnenez pendant 7 semaines et qui connut un écho national, lui valut d’être sollicitée par Daniel Le Flanchec, maire communiste sortant, pour figurer sur la liste du Bloc ouvrier et paysan aux élections municipales du mois de mai 1925. Installée le 17 mai comme l’une des premières conseillères municipales françaises, elle siégea pendant six mois au sein des commissions scolaires et d’hygiène. Parallèlement, elle exerça la fonction de secrétaire adjointe du bureau du Syndicat des Métaux de Douarnenez, affilié à la CGTU. En vertu de l’inéligibilité des femmes et malgré l’argumentaire développé par Joséphine Pencalet devant la justice administrative à propos des ambiguïtés de la loi électorale de 1884 qui n’interdit pas explicitement les candidatures féminines l’élection de Joséphine Pencalet fut annulée par arrêté préfectoral le 16 juin 1925, décision confirmée cinq mois plus tard par le Conseil d’État au motif qu’aucune disposition légale ne considérait les femmes éligibles.

Éléments biographiques tirés du dictionnaire  « Le Maitron »  nom d’usage d’un ensemble de dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier dirigé par l’historien Jean Maitron (jusqu’à sa mort en 1987) puis par son successeur Claude Pennetier.